Le rot de bébé après son repas est-il important ?
S’il ne s’agit pas d’un phénomène universel, la quasi-totalité des bébés font un rot après avoir été nourri au sein ou au biberon. L’absence de ce mécanisme est source de stress et d’inquiétude chez bon nombre de parents. Bien qu’il compte parmi la routine d’un bébé après un repas, le rot est-il réellement indispensable ? Quelle est son utilité ? Le point dans ce guide.
À quoi sert un rot après un repas ?
Le rot ou encore l’éructation est un mécanisme physiologique et naturel consistant à rejeter l’excès d’air ingéré par le bébé au cours d’un repas. Lorsqu’il consomme son lait, l’enfant aura tendance à absorber de l’air, notamment s’il y va rapidement. Cette accumulation d’air porte le nom d’aérophagie et suscite de l’inconfort, de la perte d’appétit, des ballonnements, voire des douleurs abdominales chez le tout-petit. Grâce à l’éructation, ce dernier est en mesure d’évacuer le surplus d’air dans l’estomac à travers la bouche. Ce mécanisme physiologique survient généralement à la suite de la tétée ou d’un repas de manière systématique. Il peut arriver que l’enfant fasse un rot pendant qu’il est nourri. Cela lui permet de libérer le plein d’air déjà ingurgité et de consommer avec plus d’aisance.
Est-il important que bébé fasse un rot après son repas ?
Le besoin d’éructer ne se ressent que si le bébé a absorbé de l’air pendant son repas. Si votre enfant rote peu ou presque jamais, cela veut tout simplement dire qu’il n’a pas ingéré d’air ou en a ingéré une très faible quantité. Vous n’avez donc pas d’inquiétude à vous faire s’il ne fait pas son rot après ou pendant le repas. Habituellement, les enfants nourris au sein ne rotent presque jamais dans la mesure où ils déglutissent peu d’air pendant la tétée contrairement à ceux nourris au biberon. L’éructation intervient immédiatement après avoir mangé mais peut survenir jusqu’à 20 minutes plus tard. Du moment où votre tout-petit semble apaisé et n’exprime aucune sensation de gêne après avoir mangé, ne l’obligez pas à effectuer une éructation. Retenez que le rot n’est pas impératif, il est fort à parier que l’enfant a absorbé peu d’air et n’a donc pas besoin d’éructer.
Comment aider bébé à expulser l’air après un repas ?
De prime abord, il convient d’effectuer une distinction entre un rot et une régurgitation. Alors que le premier permet d’évacuer l’excès d’air présent dans la poche à air gastrique de l’estomac, la régurgitation survient en cas d’excédent de lait dans l’estomac Pour favoriser l’expulsion de l’air chez l’enfant après qu’il ait consommé son plat, veuillez procéder comme suit :
- maintenez le bébé droit sur votre épaule durant 10 minutes.
- tapotez légèrement son dos en partant du bas vers le haut. Cela permet de suivre le processus de remontée d’air.
- mettez doucement l’accent sur les omoplates.
- vous pouvez ensuite le mettre au lit tout en gardant un œil sur lui.
Une autre méthode consiste à poser votre main bien plate sur le dos de l’enfant allongé sur le ventre et à effectuer un massage délicat dans le sens des aiguilles d’une montre. Si après quelques minutes, aucune éructation ne survient, placez l’enfant dans son transat une dizaine de minutes avant de le recoucher dans son lit. Pensez à vous munir d'un bavoir ou d'une serviette en cas de régurgitation.
Comment savoir si le bébé veut faire un rot ?
Certains comportements permettent de présager un besoin d’éructation chez le tout-petit. Si vous le sentez grincheux ou dans un état d’inconfort pendant qu’il s’alimente, il se peut qu’il soit indisposé par une éructation. Aussi, ce besoin peut se manifester par une certaine agitation ou des gémissements. Dans ces cas, prenez le soin d’interrompre l’alimentation puis aidez l’enfant à éructer avant de reprendre son plat ou son biberon. Soulagé, le tout-petit pourra aisément reprendre sa tétée.
Pourquoi l’enfant ingurgite de l’air ?
Si les enfants nourris au sein présentent moins de risques d’aérophagie, c’est en grande partie grâce à la forme des mamelons. Lorsqu’il est bien installé, la bouche du tout-petit épouse parfaitement la forme du mamelon et fait obstacle à l’entrée d’air. D’autre part, les tétées au biberon durent relativement bien plus qu’un allaitement, augmentant ainsi les risques d’aérophagie. Rappelons toutefois qu’il ne s’agit pas d’une règle universelle, les enfants nourris au sein peuvent également ressentir le besoin de roter.
Comment limiter les risques d’absorption d’air ?
Comme solution à l’aérophagie, vous pouvez investir dans une tétine anatomique. Pour réaliser cette innovation, les fabricants se sont inspirés de la morphologie des mamelons afin de limiter le transit d’air lors de la tétée. Aussi, les biberons anti-coliques sont conçues pour éviter au maximum l’absorption d’air par l’enfant. Outre ces alternatives, il existe des réflexes pour pallier l’absorption d’air par l’enfant.
Allaitez l’enfant moins rapidement.
Si vous nourrissez votre protégé(e) au sein, pensez à vous y prendre avec moins de précipitation et privilégiez une atmosphère paisible. L’enfant saura alors y adapter son rythme, réduisant ainsi l’absorption d’air. Dans le cas où il s’alimente trop rapidement, n’hésitez pas à ralentir son rythme. De plus, gardez-vous de proposer une trop grande portion de nourriture ou de lait à l’enfant. Veillez plutôt à fractionner sa nourriture.
Interrompez le repas en cas d’inconfort.
Si vous veniez à observer de la gêne de la part de l’enfant lors de la tétée, faites une pause et essayez de l’aider à éructer. Vous pourrez poursuivre une fois qu’il aura rejeté l’excès d’air absorbé. Par ailleurs, si vous le nourrissez au biberon, brassez correctement le lait en poudre et l’eau. Au lieu d’agiter le biberon, faites-le tourner de sorte à éviter la formation de bulles d’air.
Que faire si bébé régurgite pendant qu’il rote ?
Il n’est pas rare que l’enfant recrache une faible quantité de lait pendant que vous l’aidez à éructer. Notez que cela n’a rien d’inquiétant du moment où il n’exprime pas de douleur particulière ou ne régurgite pas la totalité du lait ingéré.
La régurgitation : Quelles en sont les causes ?
La régurgitation chez le tout-petit est due à l’immaturité du sphincter ou l’anneau valve logé entre l’œsophage et l’estomac. Censé freiner la remontée des aliments à la bouche, cet anneau est encore peu fonctionnel chez le bébé. Précisons néanmoins que ce phénomène indolore n’a aucune incidence négative sur le développement de l’enfant. La régurgitation peut aussi bien survenir durant l’éructation que par la suite. Vous n’aurez qu’à prévoir des langes ou un bavoir d’épaule afin de préserver votre tenue. Néanmoins, lorsqu’elle s’avère régulière et abondante, il est préférable de se tourner vers un pédiatre. Cela vaut également pour les situations où l’enfant semble exprimer des douleurs. Il faut savoir que la régurgitation devrait prendre fin entre les 9 et 12 mois de l’enfant, lorsqu’il arrive à se tenir debout. Évitez toutefois de confondre les régurgitations et les vomissements. Les reflux ne demandent généralement aucun effort. Si le tout-petit venait à vomir en jets abondants et violents, veuillez consulter un médecin.
Comment y remédier ?
Si le bébé régurgite de manière récurrente, voici quelques consignes pour l’apaiser :
- Fractionnez la durée d’une alimentation puis aidez le tout-petit à expulser le trop-plein d’air. Suite à la tétée, maintenez-le quelques minutes en position verticale.
- S’il arrive à tenir assis tout seul, installez-le sur une chaise haute durant près de 20 minutes. Au cas échéant, servez-vous d’un siège sur lequel l’enfant pourra adopter une position inclinée vers l’arrière.
- Gardez-vous de lui faire porter des couches trop serrées au risque d’exercer une forte pression sur sa partie abdominale. De même, les tenues peu confortables sont à éviter.
- Proposez des aliments solides à votre tout-petit si ce dernier est en âge d’en consommer.
Aussi, songez à changer de lait ou de tétine sous réserve de demander l’avis d’un pédiatre au préalable. Un lait de consistance plus épaisse ou un biberon au débit réduit peuvent faire baisser les régurgitations.
Quand faut-il arrêter d’aider bébé à faire un rot ?
Bon nombre de parents pensent à tort qu’il est possible d’arrêter d’aider bébé à éructer lors de la diversification alimentaire. Bien que la consommation lente d’une purée limite les risques d’aérophagie, il n’en demeure pas moins que l’enfant aura besoin d’aide pour faire un rot. Cela est d’autant plus vrai que le lait reste l’alimentation de base du nourrisson. Du moment où ce dernier est amené à consommer du liquide en importante quantité, il aura besoin d’assistance pour son éructation. Il n’existe pas d’âge particulier pour attendre de l’enfant qu’il puisse éructer en toute autonomie. Néanmoins, il pourra s’y mettre tout seul une fois qu’il pourra se tenir assis seul ou debout avec un soutien. Par mesure de sécurité et de confort, continuez d’assister le tout-petit même lorsqu’il est apte à se retourner seul dans son lit afin de pallier les risques d’étouffement.
Somme toute, il n’y a aucune raison de s’inquiéter si votre bébé ne fait pas de rot après un repas, notamment s’il n’a pas avalé d’air durant son alimentation. Veuillez donc éviter de secouer l’enfant, encore moins sa tête au risque d’engendrer des lésions neurologiques. Pensez enfin à consulter un pédiatre en cas de subsistance quelconque doute.